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Georges Pompidou et la francophonie à Villers-Cotterêts
05 novembre 2025
Quelques mots sur la francophonie à Villers-Cotterêts
Début novembre, l’Institut a organisé un après-midi de conférences-débats à la Cité internationale de la langue française, présidée par Paul Rondin qui nous a accueillis chaleureusement.
Comme vous le savez, la francophonie fut au cœur des combats de Georges Pompidou, qu’Hamidou Sall a qualifié de fondateur de l’organisation de la francophonie avec son ami Léopold Sédar Senghor. Le prix Georges Pompidou fut d’ailleurs créé en 1980 par le Haut Comité de la langue française, comme je l’avais rappelé en 1997 lors de la remise de ce prix à Marc Fumaroli.
Sans revenir sur l’histoire de la francophonie, depuis les années 1960 jusqu’à la loi Toubon, je tiens à remercier tous les participants qui ont contribué à des débats intéressants. Leurs échanges ont mis en lumière les raisons du recul de notre langue, malgré la multiplication des outils institutionnels et technologiques mis en œuvre pour l’enrayer cette évolution.
Nos amis québécois me le rappellent souvent : nous ne faisons pas assez, nous-mêmes, pour défendre et promouvoir notre langue qui perd du terrain partout, en Europe comme en Afrique, et que nous laissons, par snobisme ou paresse, « corrompre », pour reprendre le mot de Georges Pompidou, dans notre pays même sous l’invasion de mots anglais omniprésents dans la publicité ou le jargon quotidien.
Je tiens donc à ce que la francophonie ait une place éminente dans l’activité de la future Fondation Georges Pompidou. La Fondation pourra faciliter les contacts entre les acteurs et les institutions concernés, organiser des rencontres en partenariat qui feront émerger des débats de fond, et, je le souhaite, proposer des initiatives concrètes.
L’événement inédit de Villers-Cotterêts, qui a mis en évidences les atouts et les défis de la francophonie, à partir d’un retour sur l’héritage pompidolien, augure bien de ce que nous attendons de la future Fondation Georges Pompidou.
Alain Juppé